Coupé, au 1, d’azur à l’échauguette d’argent maçonnée de sable, accostée de deux étoiles d’or, au 2, d’or au pied nourri de violettes de deux fleurs de pourpre au bouton d’or, tigé et feuillé de deux pièces de sinople .
Soutien sous l’écu : deux brins de bleuets tigés et feuillés de sinople et fleuris d’azur, passés en sautoir et ornés de coquelicots au naturel et eux-mêmes soutenus de deux épis d’or posés l’un en bande, l’autre en barre.
Devise FLEURY DEVANT DOUAUMONT en lettres d’or sur un listel de sinople au revers de gueules.
Croix de guerre 1914-1918 appendue à son ruban sous l’écu et brochant sur la croisure des bleuets.
Les fleurs de violettes constituent des armes parlantes pour FLEURY. Les violettes font également allusion à sainte Fine (O : 1238, + : 1253) une adolescente de Toscane malade et très pieuse : à sa mort, disait-on, des violettes fleurirent sur les tours de la ville et sur sa tombe. Sur le finage de Fleury une chapelle champêtre était dédiée à sainte Fine. La couleur pourpre de la fleur peut aussi évoquer la vigne présente sur le ban autrefois.
L’azur, l’or et l’argent sont les émaux du blason de l’évêché de Verdun (a) dont dépendait jadis Fleury-devant-Douaumont, au temporel (prévôté de Dieppe) comme au spirituel.
L’échauguette en haut représente la maison forte attestée en 1246 puisque détruite à cette date par la milice verdunoise, déjà des conflits avec la grande ville voisine.
Fleury est affranchi par Henri d’Apremont (évêque) en 1321.
Les bleuets et les coquelicots illustrent la rudesse des combats qui se sont déroulés sur le territoire de Fleury, entre février et août 1916, pour repousser l’armée adverse farouchement désireuse d’ouvrir une brèche vers Verdun. Le village de Fleury changea 16 fois de mains. Le fort de Souville sera gravement endommagé mais résistera. Fleury-devant-Douaumont, totalement broyé sera déclaré » Mort pour la France »
Le carrefour où se dressait la chapelle sainte Fine constitue le point à partir duquel les divisions françaises, métropolitaines et africaines, ont fait obstruction au plan allemand de percer pour investir Verdun. Un monument » Au lion couché » rend hommage aux courageux combattants de ces divisions.
L’azur et les deux étoiles (l’étoile est l’un des attributs de Marie, mère de Jésus) représentent la chapelle élevée en 1934 sur l’emplacement de l’église saint Nicolas rasée en 1916. Cette chapelle est, depuis 1979 dédiée à Notre Dame de l’Europe symbole de Paix et de Réconciliation. Le bleu est comme le rouge une des couleurs de Notre Dame.
En reconnaissance de ses sacrifices, la croix de guerre 1914/1918 a été décernée à Fleury-devant-Douaumont avec la citation suivante à l’ordre de l’armée : « commune héroïque dont le nom doit être fidèlement gravé dans la mémoire des générations à venir. A disparu jusqu’à la dernière pierre dans l’effroyable tourmente synthétisant ainsi pour les défenseurs du sol le foyer commun menacé. A, par la magie vengeresse de ses ruines, décuplé l’énergie et la vaillance du « soldat de Verdun ». Au cours des combats acharnés dont elle a été le témoin et l’enjeu, s’est acquis des titres à la reconnaissance éternelle de la patrie ».
Les épis de blé soulignent le caractère agricole du village avant la première guerre mondiale.
(a) Les armes de l’évêché de Verdun étaient : « D’azur, à la crosse épiscopale d’or, à dextre, et une épée d’argent pointe en bas, garnie d’or à senestre, toutes deux en pal accostées de trois clous d’argent ». La crosse et l’épée, symboles du pouvoir spirituel et temporel des évêques, sont accompagnées de trois clous. Ceux-ci font allusion à l’étymologie vulgaire de Verdun » Urbs Clovorum » (ville des clous).
Armoiries composées et dessinées par Robert, André LOUIS, héraldiste, et Dominique LACORDE, historien, avec les conseils de la Commission héraldique de l’Union des Cercles Généalogiques de Lorraine en janvier 2016.